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Saul Bass et l’art du générique

par David
Saul Bass, l'art du générique, débuts du motion design
Affiche de Vertigo par Saul Bass

Affiche de Vertigo par Saul Bass

Aujourd’hui, petit cour d’histoire du cinéma, et par la même occasion, d’histoire du motion design. Le motion design, ou motion graphics, étant l’art du mélange d’animation typographique, graphique, 2D, 3D, et vidéo dans une seule et même réalisation. Très utilisé en publicité, habillage TV, clips, et générique de film. Et c’est surtout de ça que nous allons parler aujourd’hui !

Le fameux générique, ce truc très figé, et qui pouvait paraître très rébarbatif à une certaine époque, et qui est devenu, grâce à un homme, un élément presque indissociable de l’intrigue d’un film. Cet homme, c’est Saul Bass, graphiste américain né en 1920 à New York, mort en 1996. Doué en dessin, il se lance d’abord dans la conception de graphisme d’affiches publicitaires, brisant par la même occasion les codes de l’époque, et notamment sur la réalisation d’affiche de films. Alors que la grandes majorité des affiches de cinéma ne sont en fait que des montages photo d’éléments visuels tirés du film, Saul Bass va quand à lui centrer toute la conception graphique sur un symbole particulier. Ce sera le cas sur un film d’Otto Preminger, « Carmen Jones ». Le réalisateur lui demandera alors de créer le générique de son prochain film: « The Man with the Golden Arm »

 

 

Saul Bass, de graphiste à motion designer

C’est là que tout commence dans l’histoire du générique, après des décennies où celui-ci était peu, ou mal exploité. Ce générique imposera Saul Bass comme maître du genre. Avec les moyens de l’époque (du papier découpé blanc sur fond noir), il réussi à faire du générique une oeuvre à part entière, intrinsèquement lié à l’histoire du film. A l’époque, les écrans de cinéma étaient cachés par un rideau couvrant l’intégralité de la surface. Ce rideau ne s’ouvrait qu’au début du film, après le générique, qui était sur ce rideau. Aucun intérêt ne lui était porté jusqu’alors, pour le public de l’époque, c’était plus ennuyeux qu’autre chose … Pour ce film, les cinémas recevaient les pellicules avec une note spéciale: « Projectionnistes : ouvrir les rideaux avant le générique » …

C’est la consécration avec d’autres collaborations de prestige, notamment avec Alfred Hitchcock dont il signe plusieurs génériques, devenus de grand classiques, dont celui de Vertigo.

Avec à chaque fois un concept et une idée précise, ici, faire ressentir au public la sensation de vertige. Le film commence dès le générique, et non plus après comme c’était le cas à l’époque. D’ailleurs, Saul Bass le dit lui-même: « Mon idée de départ était qu’un générique pouvait mettre dans l’ambiance et souligner la trame narrative du film pour évoquer l’histoire de manière métaphorique. Je voyais le générique comme une façon de conditionner le public de façon à ce que, lorsque le film commence, il ait déjà un écho émotionnel chez les spectateurs. J’étais convaincu que le film commence vraiment dès la première image».

Soulignons aussi d’autres grand réalisateur pour qui il a pu travailler, comme Stanley Kubrick, Martin Scorsese et d’autres.

Ses techniques de motion design

A l’époque, pas d’ordinateur, c’était tout à la main, animation traditionnelle, surimpression sur pellicule, etc … Et malgré les possibilités que l’on aurait pu croire très limitée vu les moyens, Saul Bass a fait preuve d’une créativité étonnante, utilisant tour à tour les perspectives des lignes de fenêtres d’un building pour poser ses éléments écrits (dans « North by Nortwest »), ou la silhouette d’un personnage grossièrement découpé dans du papier (dans « Anatomy of a murder »). Les supports sont aussi très différents les uns des autres, cela peut-être une vidéo, un fond en papier, des photos et autres procédés photographiques (time lapse, etc …), des images d’archives, titres et articles de journaux, le tout animé et mélangé pour ne faire plus qu’un seul élément graphique qui donnera des indices sur le lieux, le temps et le sujet de l’histoire du film, en plus de remplir la fonction première d’un générique et de citer les participants au film.

Vous verrez ici les travaux majeurs de Saul Bass en terme de générique de film:

Avec Saul Bass, le générique est passé de basique titrage sans aucun autre interet que de créditer les artistes et techniciens, à espace de création artistique faisant parti intégrante du film.

Si vous vous intéressez aux génériques, je vous suggère la chaîne YouTube MovieTitles, vous y verrez une playlist entière consacrée à Saul Bass, mais aussi aux films des années 30 et 40. Autre bon plan pour voir des génériques plus actuels, un blog qui y est entièrement consacré: Art of  the Title. Beaucoup de belles choses à voir, mangez en un maximum !

Les génériques: de grandes sources d’inspirations pour vos projets de motion design et d’animation !

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