Aujourd’hui, on va apprendre à anticiper un peu certaines choses très importantes avant de partir en tournage. Certains conseils vous paraitront tellement logiques que vous vous direz: « mais pourquoi dire autant de banalité ?… »
La vérité, c’est que ces banalités le sont au point que ce sont souvent les premières choses qu’on oublie et qui peuvent avoir des conséquences désastreuses sur un tournage. Certaines choses que vous tenez pour acquis peuvent complètement vous échapper dans le feu de l’action. Dans l’urgence dans laquelle peuvent vous mettre certains tournages, les choses les plus logiques sont souvent celles auxquelles on ne pense pas en premier lorsque son cerveau est monopolisé sur des questions de logistiques plus compliquées.
C’est pourquoi j’ai jugé bon de revenir sur les bases simples à avoir en tête avant un tournage et auxquelles vous pourrez vous référer quand vous serez dans cette situation.
Voilà donc les 5 petites choses à anticiper avant de partir en tournage
1 — Checker tout son matériel
Chaque tournage est différent et peut nécessiter à chaque fois un matériel différent.
Pour un interview bien chiadé, deux caméras, deux trépieds, un micro-cravate (et évidemment,les objectifs, batteries et cartes d’enregistrement qui vont avec). Pour un clip, pas besoin de micro-cravate, mais peut être du Ronin pour faire des mouvements de cam sympa autour du chanteur, et le drone si vous avez prévu des plans aériens. Pour un tournage en condition extrême (10 jours en solo dans la montagne himalayenne), encombrement minimum, go pros, dictaphone/microphone, etc…
Il peut être judicieux de se faire plusieurs checklists en fonction des différentes conditions de tournage auxquelles vous pouvez être confronté.
Une checklist « clip », avec le matos minimum pour tourner un clip, ainsi que des options « drone » ou « Ronin » par exemple. Une checklist « interview », une autre « reportage simple », ou encore « reportage chiadé »…
Vous n’aurez à réfléchir qu’une seule fois quand vous créerez vos checklists, et vous ne le ferez pas en condition de stress. Vous n’aurez ainsi plus à réfléchir au moment où il faudra partir au pied levé pour le tournage. Il suffira de suivre la liste !
2 — Tester tout son matériel
C’est comme ça qu’on repère les problèmes, et il vaut mieux les régler avant le tournage que pendant…
Cette étape peut être très rébarbative et sembler être une perte de temps, et pourtant, ça nous a plusieurs fois sauvé la vie !
Vous pourrez vous apercevoir que vous avez failli partir sans le câble dont la connectique est compatible avec votre enregistreur ou votre caméra. Vous vous rendrez compte que vos objectifs sont dégueulasses, ou qu’un disque dur n’est plus reconnu par l’ordi par lequel vous comptiez décharger vos cartes…
Et si vous avez acheté du matos neuf, même combat ! Il se peut que votre nouveau matériel ne soit pas complètement compatible avec votre ancienne configuration, et qu’il nécessite d’acheter quelques petites choses en plus pour qu’il s’adapte au reste.
Encore une fois, mieux vaut l’avoir su avant pour l’anticiper, et ne pas être bloqué sur le tournage, et devant des clients…
3 — Prévoir des plans B
Il peut y avoir sur un tournage de très mauvaises surprises qui peuvent littéralement foutre en l’air des heures voire une journée entière de travail. Et même si vous aviez bien pensé à tout et tout anticipé…
Une panne peut se révéler sur le lieu du tournage alors qu’elle n’était pas apparue pendant les tests du matériel chez vous… Plusieurs raisons à cela: du matériel mal arrimé ou mal protégé pendant le transport, une chute du matériel pendant le tournage, des surtensions électriques, etc…
Dans la mesure du possible, essayer de prévoir un plan B pour chaque élément de votre configuration.
Par exemple, sur un tournage, notre système qui nous permettait de brancher le micro-cravate directement sur notre caméra par câble XLR nous a lâché. Il s’agissait d’un tout petit convertisseur qui s’intercale entre la caméra et le micro. Heureusement, nous avions aussi amené notre système sans fil qui a remplacé sans problème notre système défectueux. Et nous avions même un plan C si celui si n’avait pas marché, en branchant directement le micro sur un enregistreur externe.
Ne négligez pas l’importance de prévoir un plan B si votre budget vous le permet. Si vous investissez régulièrement dans du nouveau matériel, il vous suffira alors de ressortir l’ancien qui marche toujours. 😉
4 — Formatez vos cartes d’enregistrement
Des fois, on arrive complètement à la bourre sur des tournages, tout s’enchaîne, tout s’accélère, on monte le matériel à la vitesse de l’éclair. Malgré ça, le client attend déjà depuis 10 minutes et commence à faire les gros yeux (bon, ça j’avoue, ça ne nous ai jamais arrivé, la plupart sont cool ! ou en retard…)
Il faut que le tournage se fasse dès que tout est monté, pas le temps d’aller vérifier ce qu’il y a dans les cartes. Il faut que tout soit prêt à tourner !
Prenez donc l’habitude de bien décharger vos cartes après chaque tournage et de les formater. Au moins, vous n’aurez plus à réfléchir sur vos tournages, vous ne vous demanderez plus si vous aviez bien sauvegardé les rushes du précédent tournage.
Si vous sauvegardez vos rushes sur disque dur, mais que vous les laissez aussi sur la carte, vous serez toujours en train de vous dire: « Si j’ai laissé ça dans la carte, c’est pour une raison… Laquelle ? » Sur un tournage, on n’a pas le temps de se poser mille questions, c’est pourquoi il vaut mieux prendre des habitudes.
Videz vos cartes dans vos disques durs, et formatez. Ainsi, il n’y aura plus de place au doute !
5 — Rechargez vos piles et batteries !
Elles sont partout !
Dans votre camera, votre appareil photo, votre drone, votre stabilisateur, votre enregistreur externe, votre émetteur et récepteur de micro sans fil, vos systèmes d’éclairages, bref, si vous ne voulez pas risquer une panne bête et un stress supplémentaire au tournage, n’oubliez pas de recharger tout ce monde avant de partir !
La manière la plus simple d’y penser est de toutes les mettre au même endroit une fois qu’elles sont vides: dans un sac, comme le linge sale ! Au moins, vous n’aurez pas à fouiller tous les étuis et sacs de protection de tout votre matériel pour récolter toutes vos batteries vides. Vous prendriez le risque d’en oublier une.
De la même manière, mettez tous vos chargeurs au même endroit aussi. Ne semez pas vos chargeurs dans tous les coins de votre local. Là encore, vous prenez le risque d’oublier un chargeur et une batterie pleine dans un coin…
Faite vous un code couleurs: les vides dans un sac rouge, les pleines dans un sac noir. Et vous n’aurez plus aucun risque de mélanger les vides et les pleines.
Je suis sûr qu’il vous est déjà arrivé sur des tournages de passer de longues minutes à tester plusieurs batteries avant de trouver la pleine… Ça ne vous arrivera plus avec un minimum d’organisation.
Voilà pour mes 5 conseils d’organisation avant de partir en tournage. Si vous en avez d’autres, n’hésitez pas à les partager en commentaires.
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3 commentaires
bonjour david je te lis depuis des années merci pour toutes tes connaissances que tu partage. c’est maintenant le 17/09/2019 que je lis cet article.
Checker son matériel….vérifier son matériel svp!
Merci encore, suis toujours content quand je me connecte et que je vois vos messages d’articles, parce qu’avec vous on s’améliore toujours de plus en plus
LIFA